Isabelle Fournera-Ropion (1)
Anagrammes
« comme un verre de Venise... »
(Rainer Maria Rilke)
comme en univers de rêve
veuve, même en écrins d’or
comme rêve Vénus, de rien
IFR
Anagrammes
« et le soleil n’est point nommé »
« mais sa puissance est parmi nous »
(Saint John Perse)
mon petit sel, mon sel étoilé
l’émotion, le temps et l’en soi
amour, cet assassin, passe impuni
amour, impasse sans cap ni suite
IFR
Collages - Anagrammes
La surprise en présence des collages d’I.F.R tient à la singularité du geste qui noue langage et image.
La naissance de chaque tableau est portée par une anagramme agissant sur un texte poétique ou bien divers.
D’abord troublée, la langue vacille éparpillant les lettres. Phrase défaite, mots disjoints. Destruction où s’effondre un sens. Puis, le geste se renverse
et ramasse l’éparpillé. Cherche, reconstruit. Répare, unit. Autres mots, autre phrase.
Geste unissant l’imprévisible d’un sens-autre. L’étonnement appelle une traduction plastique. Percevant le monde des images comme un alphabet,
I.F.R au bout des doigts son ciseau, choisit, dessine des formes vivantes - peut-être silencieuses. La main rythme alors ces papiers découpés en
courbes, lignes, figures, couleurs : composition d’une alliance de signes fondus en échos subtils. Unité articulée en délicatesse.
Les images existent par l’ailleurs d’elles mêmes, font - ici scintiller ce sens-autre venu de l’anagramme.Epiphanie d’un mouvement statique entre force d’abolir, force de créer...
Echo personnel - apaisé - de l’anonyme geste cosmique ?
L.F