Dolors Rusiñol Masramon

Nous voici tous reclus pour une durée indéterminée. Les galeries et les lieux d’expositions sont fermés et les artistes devenus invisibles. 

Au sein de leurs ateliers ils poursuivent leurs travaux sans savoir quand ils pourront à nouveau être exposés.

Pour garder le lien avec eux nous leur avons demandé de nous adresser quelques photos d’ atelier, des travaux en cours ou œuvres dernièrement réalisées.

Les événements que nous vivons laisseront des traces dans nos vies, et dans leurs œuvres. Nous essaierons ici de décrypter les  indices de leur évolution.  Nous vous offrons de les découvrir, 

Atelier de Dolors Rusiñol Masramon

Avril 2020

#quedatacasa / #restescheztoi

J’ai abandonné mon grand atelier, « mon confinement » se passe entièrement à la maison où j’ai improvisé un lieu de travail. Je peint tout en écoutant en boucle Léonard Cohen, mon idole. Les journées se suivent et mon travail m’ accapare chaque jour un peu plus.

Je peins aujourd’hui des petites scènes avec des personnages, tirées de photographies prises il y a longtemps et que j’ai retrouvées. J’en appelle à mon souvenir et à l’aide des images je tente de saisir ces instants fugaces disparus.

Je pense que ce que nous vivons aujourd’hui réveille nos souvenirs , toutes les petites choses et les instants anodins d’hier nous apparaissent comme précieux. 

Je travaille des petits formats à l’acrylique sur des papiers de 20x20 cm et j’appelle cette série de notes « moments » , puisque il ne s’agit que de cela.

Dolors Rusiñol Masramon  - Olot, Catalogne le 9 avril 2020

Dolors Rusiñol Masramon nous a adressé diverses prises de vues des œuvres en cours et de leur évolution .

Œuvres présentées à la galerie

Dolors Rusiñol Masramon

Les espaces picturaux de Rusiñol relatent des exclusions et des tensions. Malgré le caractère "instantané" et des scènes saisies sur le vif ou évoluent des  personnages seuls ou accompagnés, c’est le silence qui apparaît comme le sujet principal de ses œuvres.

Les couleurs sont froides mais douces, elles enveloppent des personnages souvent esseulés contemplatifs, rêveur ou méditatifs, parfois absents à eux mêmes ils sont dans l’attente, la réflexion.

Méditatif comme le gardien de musée tournant le dos aux œuvres accrochées derrière lui; absente comme cette ménagère maniant son aspirateur. Dans l’attente d’un signe comme ces passants qui se croisent; dans l’attente du temps qui passe comme ce voyageur. Rêveur le regard posé sur l’horizon comme cet homme promenant son chien.  Tendus vers un but mystérieux, comme cette sculptrice caressant de ses mains  l’œuvre encore invisible qu’elle souhaite créer. Contemplatifs comme ces visiteurs de musée qui nous tournent le dos et que nous contemplons à notre tour, image sans fin.

 
Ses œuvre sont aussi une transcription visuelle de la vie sociale, de la communication ou plutôt du manque de communication, seul un tableau représentant deux enfants échappe à cette règle, le poids de la réalité ne pèse pas encore sur leurs épaules.
Au delà de son apparante simplicicité son œuvre à un caractère métaphysique et énigmatique, elle pousse à l’introspection et nous fait nous interroger sur la réalité du monde ou l’illusion que nous prenons pour la réalité.